Comment la biodiversité retrouve sa place sur le parc de Vayssières (46)
Depuis le printemps 2023, une équipe de sociétaires bénévoles d’Enercoop Midi-Pyrénées est à pied d’œuvre pour gérer la végétation du parc solaire de Vayssières à Montfaucon (46). Leur mission ? Assurer la bonne production électrique du parc tout en préservant la biodiversité animale et végétale, veiller à limiter la prolifération des espèces exotiques envahissantes, et réaliser un inventaire de la biodiversité pour enrichir les connaissances sur le lien entre biodiversité et production photovoltaïque. En savoir plus ci-dessous
Passer d’un dépôt de gravats à un espace riche en vie
Le parc de Vayssières est l'un des premiers petits parcs d’Enercoop Midi-Pyrénées. Installé sur un ancien dépôt de gravats de moins d’un demi-hectare, il produit environ 325 MWh d’électricité par an. Mis en service en septembre 2020, aucune intervention sur la végétation n’a eu lieu jusqu’en 2023. En mai de cette année-là, des sociétaires gardien⋅nes (pour certains formés et habitués au suivi et à la gestion d’espaces naturels, notamment avec le Conservatoire d’Espaces Naturels) se sont rendus sur le parc pour vérifier l’état de la végétation et ont établi une liste de recommandations pour en assurer une gestion respectueuse du vivant.
Le défi est double : assurer le bon fonctionnement des installations tout en préservant la faune et la flore locales. Pour cela, les bénévoles expérimentent des techniques naturelles pour limiter la prolifération des espèces invasives, comme les acacias. Ils indiquent aussi à la salariée responsable des relations avec l’entreprise d’entretien des espaces verts, à quel moment et sur quelle zone intervenir, et de quelle manière.
Cerclage sur les acacias
Les sociétaires assurent aussi un relevé de la biodiversité. Après 18 mois de travail d’observation et de gestion sur le terrain, les résultats sont déjà visibles : environ 70 espèces végétales et 25 espèces animales ont été recensées sur la parcelle. Ces données sont ensuite intégrées dans une base nationale de biodiversité, contribuant à une meilleure cartographies des espèces et peut-être, un jour, à une meilleure compréhension des interactions entre les parcs solaires et les écosystèmes locaux.
Permettre à la biodiversité de revenir
Chez Enercoop Midi-Pyrénées, nous faisons de notre mieux pour prendre en compte la biodiversité. En premier lieu, nous sélectionnons les terrains sur lesquels nous installons des parcs solaires au sol (en grande majorité des terrains anthropisés). En cas de doute sur l’impact environnemental d’un projet en phase de développement, un comité environnemental composé de salarié⋅es et de sociétaires bénévoles statue sur la poursuite du projet selon des critères prédéfinis.
Les techniques et matériels utilisés lors de la construction sont également pensés pour limiter notre impact et encourager la biodiversité à s'installer dans nos parcs. Nous favorisons l'installation sur pieds battus (sans bétonisation) lorsque le terrain le permet. (2 de nos parcs solaires, sur 25, utilisent des plots en béton). Des passages pour la faune sont systématiquement installés sur nos parcs depuis 2022, et des haies paysagères d’essences locales peuvent également être plantées. Sur certains parcs, seulement une partie est cloturée pour permettre aux animaux (cervidés) de continuer à se déplacer sur le parc depuis la forêt attenante.
Pendant la phase d’exploitation, les fauches sont réalisées le plus tardivement possible afin de trouver un équilibre entre l'efficacité des modules photovoltaïques et la préservation de la biodiversité. Par ailleurs, certains de nos parcs sont entretenus par des brebis.
Un modèle de transition écologique ?
Le parc solaire de Vayssières est un bel exemple de travail et de réflexion sur le lien entre transition énergétique et préservation de la biodiversité. Loin des clichés d’installations solaires stériles, ce projet montre qu’avec une gestion réfléchie, il est possible de concilier production d’énergie renouvelable et protection de l’environnement. Bénévoles et salarié⋅es espèrent que ce travail pourra se reproduire sur d’autres parcs pour valoriser un modèle qui a du sens.
