Publié le jeudi 14 mai 2020

Changer le monde avec des propositions fortes sur l’avenir de l’énergie : l'action militante d'Enercoop

ARENH, Label vert de l’ADEME et Communautés énergétiques : Enercoop se positionne clairement sur les trajectoires à prendre pour un “monde d’après” durable sur le plan de l’énergie.

Le contexte de crise sanitaire actuel soulève des réflexions sur le « monde d’après ». Ce monde d’après, nous l'imaginons depuis notre création en 2005 en militant pour une transition énergétique verte, solidaire et placée entre les mains des citoyens. Ce sont ces valeurs que porte notre réseau de coopératives, en particulier dans le cadre de 3 sujets qui marquent l’actualité du secteur de l'énergie cette année.

#1 ARENH : Enercoop à contre courant du marché

L’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) permet depuis 2011 aux fournisseurs alternatifs de conclure un accord avec EDF leur permettant d’obtenir des volumes d’électricité d'origine nucléaire à prix régulé (42 euros/MWh). Ce mécanisme est fortement plébiscité par les fournisseurs concurrents à EDF quand les prix du marché de l’électricité sont supérieurs au prix régulé.

Depuis plusieurs semaines, une polémique s’est instaurée autour de ce mécanisme puisque, suite à la baisse généralisée de la consommation électrique due au confinement et dans un contexte de chute des prix de marché de l’énergie, la plupart des fournisseurs alternatifs cherchent actuellement à annuler les volumes demandés en trop grande quantité à EDF.

De notre côté, nous ne sommes pas concernés par cette controverse, car nous sommes l’un des rares fournisseurs alternatifs à nous distinguer radicalement de nos concurrents en faisant le choix assumé de ne pas recourir à ce mécanisme. En cohérence avec notre vision d’un système énergétique 100 % renouvelable, nous ne souhaitons pas proposer à nos clients des offres sourcées sur le marché de l’énergie nucléaire.

Nous continuons à proposer à nos clients et sociétaires un modèle coopératif de transition agissant pour le développement des énergies renouvelables et reposant sur des circuits courts et une réappropriation citoyenne de l’énergie au niveau des territoires.

Mais derrière ces débats en cours autour de l’ARENH, se posent en réalité des questions plus structurantes sur l’avenir du système énergétique français, la place du nucléaire et ses modalités de financement.

Car le mécanisme de l’ARENH est amené à évoluer : nous avons ainsi répondu à une consultation publique, clôturée fin mars, sur le projet de réforme de l’ARENH, à l’étude au sein de l’administration. Si la consultation a le mérite de conduire les différents acteurs du marché et du secteur à se réinterroger sur ce mécanisme et ses conséquences globales sur la politique énergétique, le fond des propositions nous a alertés à plusieurs titres.

D’une part, il apparaît difficile d’engager des réflexions sur une évolution de l’ARENH alors même qu’aucune vision claire de long terme de la future trajectoire de la France en matière d’évolution du mix énergétique et de l’avenir du nucléaire ne se dégage.

Associer les consommateurs non plus seulement aux bénéfices mais également aux coûts et aux risques du parc nucléaire historique et des nouvelles installations, et ce, sans que cette orientation politique majeure n’ait été débattue dans un cadre démocratique, semble très problématique.

D’autre part, il nous semble inacceptable d’assimiler, comme le propose le projet de réforme, le nucléaire à un bien commun et essentiel, au même titre que les réseaux de transport et de distribution, au regard des risques inhérents à la filière.

Rendre obligatoire l’ARENH (et non optionnel comme c’est le cas aujourd’hui), ainsi que le propose le projet de réforme, revient à interdire le choix délibéré de certains fournisseurs qui, pour répondre à la volonté d'une part croissante de la population, refusent d'asseoir leur modèle économique sur le nucléaire a déclaré Amandine Albizzati, PDG d’Enercoop.

#2 Label vert de l’Ademe : Enercoop appelle à la valorisation des projets citoyens

L’Ademe a lancé en juin dernier des travaux de concertation rassemblant différents acteurs du secteur de l’énergie impliqués dans la réflexion sur les offres d’électricité verte. Ces travaux ont pour finalité de s’accorder sur une grille de critères permettant de labelliser certaines offres d’électricité verte, et de distinguer leur degré d’ambition. En mars, l’Ademe a soumis à consultation une proposition de label sur laquelle nous avons voulu nous prononcer.

Enercoop salue cette proposition, où l'Ademe assigne à ce label un objectif dans lequel nous nous reconnaissons : renforcer la capacité d’information et donc d’action des citoyens cherchant à œuvrer pour la transformation énergétique à travers leur facture (au-delà d’une seule considération tarifaire). En particulier, la valorisation des fournisseurs ne recourant pas à l’ARENH, aujourd’hui proposée dans le label, est gage de transparence et d’ambition, et ne doit en aucun cas être remise en cause.

Selon Amandine Albizzati, “Il est important que la proposition de label évolue quant à la valorisation des petites installations hydrauliques (actuellement exclues du label), et de la plus-value des projets citoyens (non identifiés dans le label).

*A partir de janvier 2023, Enercoop aura recours à l'ARENH de façon temporaire. Apprenez-en plus ici.

#3 Communautés énergétiques : Enercoop prône la dynamique de l’énergie citoyenne sur les territoires

L’année dernière, deux directives adoptées au niveau européen ont consacré la place centrale que doit jouer le citoyen européen dans la transition énergétique en introduisant deux notions : les communautés d’énergie renouvelable et les communautés énergétiques citoyennes. Ces deux définitions doivent à présent être introduites en droit français.

Il est primordial que l’administration française saisisse l’opportunité offerte par ce cadre européen favorable pour permettre d’accélérer la dynamique de l’énergie citoyenne sur les territoires.” a ajouté Amandine Albizzati.

En tant que pionnier de l’énergie citoyenne en France, nous travaillons depuis plusieurs mois aux côtés de nos partenaires français et européens (REScoop.eu, Énergie Partagée,…) pour que ce travail de transposition prenne en compte le cadre français existant et les spécificités des projets citoyens.

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