Publié le mardi 28 avril 2020

Nucléaire : on attend quoi ?

Il a fallu une crise sanitaire pour que certain.es se rendent compte de la fragilité de nos hôpitaux. Faudra-t-il une catastrophe nucléaire pour prendre conscience de la fragilité de notre système énergétique ? Il est urgent d’en changer !

La course à la croissance et à l'enrichissement nous ont fait oublier les risques imperceptibles de nos modes de vie actuels. La période que nous vivons rend ces risques soudainement visibles, presque palpables. Et ce qui vaut pour notre système de santé et notre autonomie alimentaire vaut également pour notre modèle énergétique : n'attendons pas une crise pour agir.

Nous aurons un “après” Covid19. Voulons-nous d’un “après” accident nucléaire ? Rappelons que ceux qui ont marqué l’histoire moderne ont déplacé et interdit d’accès des territoires entiers aux populations qui y vivaient, pour des centaines d’années. Un incident nucléaire impacte la vie humaine pour des siècles, comme le démontrent les incendies qui persistent encore aujourd’hui dans la zone d’exclusion de la centrale de Tchernobyl, et dont les nuages radioactifs sont récemment passés au-dessus de l’hexagone. 34 ans après la catastrophe, malgré les minimisations des gouvernements, la zone reste très dangereuse.

Construire un autre modèle énergétique français

En France, pays le plus nucléarisé au monde avec ses 58 réacteurs, les coopératives Enercoop contribuent à la construction d'un autre modèle énergétique français, par et pour les citoyen.nes. Depuis 2005, les membres des coopératives Enercoop soutiennent des filières locales de production d'énergie 100 % renouvelable et l’essor des énergies renouvelables citoyennes*. Mais passer du gris au vert ne suffira pas ! C’est pourquoi nos coopératives s’engagent contre la précarité énergétique et pour la réduction de nos consommations électriques. Elles s’intègrent, plus largement, dans la promotion et la réalisation d’une société plus démocratique, basée sur une économie sociale, solidaire et locale.

Se désolidariser de l’industrie nucléaire est l’un des principes fondateurs d’Enercoop qui n’a jamais signé l’accord-cadre de l’ARENH (Accès Régulé à l'Énergie Nucléaire Historique), permettant aux concurrents (même “verts”) d’acheter au fournisseur d’électricité historique de l’énergie nucléaire à un tarif fixe. Un système laissant la voie libre au greenwashing, comme nous l’avons déjà dénoncé. Cette indépendance nous permet aujourd'hui d'avoir 100 % de contrats directs avec nos producteurs !

Quotidiennement, aux côtés d’associations et ONG (Greenpeace, réseau Sortir du Nucléaire…), avec nos sociétaires, nous militons pour dénoncer les risques et les fragilités de l’industrie nucléaire française. Ces risques sont soit liés à l’absence de solution pour gérer les tonnes de déchets radioactifs, soit à l’accumulation des coûts du chantier de l’EPR de Flamanville, ou soit au vieillissement des centrales. Deux tiers des réacteurs français vont atteindre cette décennie la durée de fonctionnement maximale pour laquelle ils ont été prévus et conçus, soit 40 ans. Selon l'ASN, "pour aller au-delà de cette durée de conception, la démonstration de sûreté doit être révisée ou complétée. Entre autres, il doit être démontré que le vieillissement de certains matériels est maîtrisé compte-tenu de la nouvelle durée de fonctionnement envisagée, certains équipements doivent être remplacés, les éventuels écarts doivent être corrigés, et des améliorations de sûreté doivent être apportées". Ces étapes ne sont pour l'instant pas encore réalisées, malgré les demandes de l'ASN.

Rejoindre notre coopérative Enercoop pour votre électricité, c’est plus que jamais renvoyer un signal fort aux décideurs politiques et économiques.

Enercoop, fournisseur du monde d'après depuis 2005

Envie de passer à l'action dès maintenant ?

*A partir de janvier 2023, Enercoop aura recours à l'ARENH de façon temporaire. Apprenez-en plus ici.

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