Nous avons rencontré Alonso, salarié chez Compostons hébergé au Pôle REALIS tout comme notre coopérative Enercoop Languedoc-Roussillon. Au sein de ce pôle que chaque structure et salarié·es se rencontrent et apprennent à se connaître. Arrivé il y a moins de deux ans chez Compostons, Alonso nous décrit son engagement.
Comment as-tu connu Enercoop Languedoc Roussillon ?
Avant, j’étais chez un fournisseur d’électricité qui se disait vert puis finalement, je me suis rendu compte que ce n'était pas vraiment le cas, notamment par rapport aux garanties d'origine (cliquez pour en avoir +). J’ai regardé des comparatifs et Enercoop était celui qui garantissait une énergie renouvelable de A à Z (achat direct auprès des producteurs et garanties d’origine). À l’époque, il y avait une liste d’attente à laquelle je me suis inscrit et c’est comme ça que je suis devenu client. Je pense que c’est en rencontrant les salarié∙es d’Enercoop Languedoc Roussillon que c’est devenu concret pour moi. J’ai pu poser mes questions sur le marché de l’électricité et sur le modèle coopératif, et ainsi, je suis devenu sociétaire.
En tant que sociétaire, vous pouvez voter lors des assemblées générales sur les décisions qui concernent les orientations stratégiques de la coopérative. Contrairement aux actions classiques, le nombre de parts détenues ne donne pas de poids au vote : ici, c'est le principe du “un∙e sociétaire = une voix” qui s’impose. Chacun·e dispose donc du même droit de vote, indépendamment du capital investi.
Quelle est ton activité au sein de Compostons ?
Je suis chargé de mission compostage de proximité, c’est-à-dire que 15 à 20 % de mon temps je le passe à faire de la formation et le reste est dédié à l’accompagnement de projets pour les professionnels ou les collectivités. Lorsque j’accompagne, je fais le lien avec les citoyens et citoyennes et leurs installations de site de compostage : dans les cantines ou les EPHAD par exemple. Pour la formation, dans mes missions, je ne m’adresse pas aux particuliers directement. C’est lors de festivals que je peux être amené avec un stand à faire de la sensibilisation au compostage pour le grand public.
Tu peux nous dire comment ça fonctionne exactement quand on veut tenir un site de compostage ?
Pour être référent·e de site, on donne une formation sur le support technique et des outils d'animations. Chaque composteur doit avoir ce référent technique. Le site qui a comme rôle : d’organiser les transferts entre bacs d'apports et bac de maturation, vérifier d’éventuelles erreurs de tri, communiquer avec le voisinage et la Métropole de Montpellier. En contrat avec la métropole, sur les 50 sites, Compostons en a accompagné plus d'une dizaine. On accompagne de A à Z : trouver les emplacements, identifier les associations et personnes pour s'en occuper, former les référent.es et faire le suivi après l'inauguration pendant 6 mois à peu près.
Outre cet emploi chez Compostons, il me semble que tu as un compte Instagram où tu parles de ton engagement personnel et au sein de ta famille, tu peux nous en dire plus ?
On a commencé à en discuter avec ma femme, il y a deux ou trois ans. De base, on voulait plutôt faire un format podcast, parce qu’avant au Mexique je faisais de la radio. Il y a plein de sujets sur lesquels on peut s’améliorer comme changer de fournisseur ou composter ! Notre but, et peu importe le format, c’était avant tout de partager nos bonnes pratique et inspirer les gens à s’engager eux aussi. C’est aussi notre projet en famille, on débute pour l’instant, entre nous on discute sur les sujets que l'on veut partager, mais c'est plutôt Marjorie qui publie et moi qui édite. Avec ce compte Instagram, on a une volonté de couvrir un public à la fois Francophone, mais aussi Hispanophone. Chaque semaine représente un sujet, et sur lesquels on va faire différents posts : Toilettes sèches, fresque de l’alimentation, fournisseur d’énergie … On vous laisse en découvrir plus
Récemment sur ton compte Instagram, tu as fait un post à propos de l’atelier que tu as fait en 2023, peux-tu nous en dire plus ?
Je connaissais déjà l’atelier panneau solaire au travers de Solar Expérience, quand j’ai vu les flyers de l’atelier au pôle REALIS, j’ai fait le lien avec Enercoop et je me suis dit BANCO. C’est comme ça que j’ai participé à l’atelier DIY (do it yourself) construire son chargeur solaire. Fabriquer un panneau solaire ce n'est pas forcément simple, mais je ressens ce besoin d’utiliser mes mains. À la base, j’ai fait des études d’info com, et j’ai bossé dans la culture, je viens du monde intellectuel. Chez Compostons j’utilise bien plus mes mains, ça me motive. Même si je n’ai pas tout retenu dans l’atelier des panneaux solaires, j’ai compris la globalité du sujet et surtout j’ai été dans le faire. Je suis parti avec quelque chose de concret. En ce moment je suis porté sur la vulgarisation et cet atelier s’y prête totalement. L’atelier coûte moins cher qu’un panneau et je ressors avec plus de connaissances. C’est pour ça que j’ai envie de continuer dans cette voie, le prochain atelier que je fais, c’est créer sa batterie externe.
D’après ton compte Instagram tu es dans une démarche d’autosuffisance, quelles sont les choses qui te motives dans la poursuite de cet engagement ?
Quand j’étais journaliste au Mexique je parlais déjà de l’ESS, je suis allé à la rencontre de gens sur le terrain, ça m’attirait et j’ai eu envie de poursuivre en profondeur. Aujourd’hui je pense que j’angoisse un peu à propos de l’environnement on parle d’éco-anxiété. Le déclic pour ça a été la naissance de ma fille et le deuxième c’est la pandémie et les confinements. Tout ça me pousse à agir et à mettre en œuvre ce que je peux. J’étais dans la culture et dans le jazz, j’ai basculé chez Compostons, en passant par L’accorderie, La Cagette et le jardinage, parce que je sentais que je pouvais faire plus que dans le milieu de la culture.
Quel conseil donnerais-tu à une personne qui souhaite s’améliorer ?
Faire un test d’émission de carbone permet de prendre conscience de nos émissions carbones, j’ai fait celui de l’ADEME, bien qu’il ne comprenne pas assez pour moi, l’utilisation numérique. Il y a un an j’étais à 3,8 et maintenant je suis végan. (Vous aussi testez en 5 minutes votre empreinte carbone !). L’écologie ça permet de prendre une vraie conscience sur l’argent, à un moment on avait qu’un seul salaire et on vivait correctement, on pouvait se faire plaisir, la sobriété ce n'est pas triste. Le fait de ne pas consommer n’importe quel produit et d’acheter raisonnablement, permet non seulement d’économiser mais aussi d’apprendre à mieux gérer son argent. J’attends les films où l'on voit plus de vélos, l’écologie c’est sexy.
Retrouvez la perma famille : https://www.instagram.com/perma.famille/
Le site de compostons : https://www.compostons.org/