Publié le vendredi 27 septembre 2024

Transmettre le savoir
Moteur d'engagement individuel et collectif

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Nous avons eu le plaisir de rencontrer Christophe, expert dans la formation sur les pompes à chaleur, la géothermie et le photovoltaïque. Nous lui avons posé quelques questions pour découvrir son parcours, ses motivations et en savoir davantage sur les formations qu’il dispense. On vous laisse découvrir ce bel échange.

Bonjour Christophe, merci à toi d’être venu, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

Bonjour, mon parcours a débuté par des études d'ingénieur dans le génie chimique. J’ai fait une école des procédés sur Toulouse qui m’a permis de démarrer ma carrière dans le domaine de l’énergie. J’ai, donc, débuté dans l’industrie pétrolière en faisant de la recherche et développement sur des systèmes de traitement d’eau que j’ai déployé sur différents lieux d’exploitation et, notamment, sur plateforme pétrolière, dans différents endroits du monde.

Passé cette première expérience, où j'ai commencé à rentrer en dissonance avec ce que je voyais dans l'industrie pétrolière, je me suis réorienté vers le domaine des énergies renouvelables, spécifiquement, vers le traitement des déchets pour faire de la méthanisation d'ordures ménagères. J'ai travaillé dans des usines de traitement de déchets avec, notamment, le côté valorisation énergétique du biogaz. Suite à cela, j'ai fait un saut vers le photovoltaïque au moment où le secteur commençait sa croissance en France et j’ai, ainsi, développé l’activité pour une société nîmoise.

Plus tard, dans les années 2010-2011, j’ai eu des missions plus générales, car le moratoire sur le solaire photovoltaïque a entraîné l’écroulement du secteur. J’ai travaillé dans le secteur des systèmes énergétiques pour une filiale EDF où j’ai fait des travaux liés aux économies d'énergie et à l’optimisation énergétique.

Puis, j’ai fait un virage pour devenir indépendant. J’ai commencé à travailler dans le domaine de la formation et je donne, actuellement, des cours, notamment à l'école des mines à Alès sur les thématiques énergétiques. Depuis 2 ans maintenant, j’ai eu, également, l’opportunité avec Enercoop, de faire des formations en lien avec les énergies renouvelables, à savoir le photovoltaïque et la géothermie.

Comment et pourquoi tu t’es dirigé vers les énergies renouvelables ?

C’est le fait d'être confronté directement à la réalité de l’exploitation du pétrole. La pollution que tu ne vois pas quand tu fais le plein de ta voiture ou, encore, quand tu allumes ta chaudière à gaz.

Faire sortir du pétrole ou du gaz de terre, c’est extrêmement polluant, sans parler de ce que va devenir le gaz ou le pétrole derrière. C’est très impactant pour les milieux et les écosystèmes, notamment sur les étapes en amont de la production qui sont l’exploration et le forage.

A l’époque, il commençait à se développer tout ce qui était gaz de schiste et la fracturation, avec tous les effets collatéraux que cela peut avoir sur les réservoirs d’eau et la pollution des milieux naturels. Tout cela rentrait, de plus en plus, en conflit avec ma façon de voir les choses. A cela se rajoutait le fait que le pétrole se trouve souvent dans des pays où les gens ont pas forcément beaucoup de moyens. Tu voyais, donc, beaucoup d’argent d'un côté et la pauvreté de l'autre, plus la pollution. Au départ, c'était pourtant très stimulant puisque tu découvres le monde, c’est des secteurs qui payent bien, mais tout cela, ça ne suffisait pas, ce n’était plus possible pour moi de rester là-dedans. Il fallait que je change pour essayer de faire mieux.

Le domaine des énergies renouvelables devenait pour moi une évidence. Mon premier pas dans les énergies renouvelables a été en lien avec mon parcours dans l'industrie pétrolière, puisque j'ai commencé dans le traitement des déchets en m'occupant de toutes les thématiques liées au biogaz. Par la suite, l’opportunité du déploiement du photovoltaïque en France m’a amené à saisir l’envie d’aller vers ce type de projet.

Qu'est-ce qui t'a donné envie de ce partenariat avec Enercoop Languedoc-Roussillon ?

C’est dans le cadre de mon activité de formateur.

L'envie de travailler avec Enercoop Languedoc-Roussillon est présente depuis son origine, depuis sa

création. En effet, j'ai rencontré Simon lorsqu’il était dans la préparation de ce qu'allait devenir Enercoop Languedoc Roussillon. Depuis cette époque-là, c'est un projet qui m'a toujours plu. Ma première action pour soutenir le projet a été, d’ailleurs, de devenir sociétaire. J'étais déjà sociétaire d’Enercoop National et client également depuis quelques années déjà. L’envie de donner de mon temps et de mon énergie était bien présente et c’est à l’occasion d’un recrutement sur le bureau d’étude qu’une première approche avait été faite. Revenir au statut de salarié était, au départ, pour moi inconcevable depuis mon choix d’aller vers le libéral, mais cela a été remis en question au vu du profil et de la façon de fonctionner d’Enercoop. C’était, peut-être, la seule structure dans laquelle je pouvais éventuellement me projeter sous cette forme-là. C’est pourquoi, j’ai postulé et l’accueil a été positif. Mon profil est assez atypique puisque j’ai un statut un peu hybride, double. Ce n’est pas évident, ni pour moi, ni pour l’équipe mais mon but est d’avoir une contribution positive à l’activité à travers cela.

Qu’est-ce qui te motive dans le fait de donner des formations ?

Disons qu’aujourd’hui, le secteur du photovoltaïque est dans une croissance forte et j'ai envie d’œuvrer à la croissance de ce secteur parce que je crois en cette énergie depuis son origine. Je suis, d’ailleurs, encore plus motivé de le faire dans le cadre de la philosophie d’Enercoop.

Peux-tu nous parler, en détails, des 3 formations que tu dispenses ?

Il y en a 2 sur le thème des pompes à chaleur et géothermie, puis 1 sur le thème du photovoltaïque.

Concernant la formation pompe à chaleur et géothermie, c’est une formation qui se destine aux bureaux d’études qui souhaitent se renforcer sur cette question.

On y aborde les grands principes de la production de chaud et de froid en utilisant la ressource du sous-sol. J’y enseigne la géothermie, c'est-à-dire l'énergie contenue dans le sous-sol, mais dans l'optique d'en faire une valorisation thermique. C'est une technologie qui va s'intégrer au sein de bâtiments à différentes typologies, de la maison individuelle au grand complexe immobilier, en utilisant la géothermie pour produire de la chaleur pour l'hiver et le rafraîchissement par le biais de pompe à chaleur.

Dans la formation, on va également parler de chaleur fatale qui est assimilée ou associée à la géothermie plus classique. Ca va concerner, notamment, la possibilité de faire de la valorisation des fluents industriels qui contiennent une certaine énergie thermique ou ça peut concerner aussi la valorisation des eaux usées, soit directement dans les canalisations qui circulent dans le sol, soit au niveau des stations d’épuration où les effluents arrivent de façon plus massive.

L’objectif de cette formation, est d’avoir tous les éléments clés qui permettent de connecter et de correctement faire cohabiter la ressource venant du sous-sol avec une machine beaucoup plus classique dans le domaine du génie climatique qui est les pompes à chaleur ou les systèmes réversibles pour faire du chaud et du froid.

La formation sur le Photovoltaïque est, également, destinée aux bureaux d'études qui portent sur les questions de dimensionnement des installations photovoltaïques. On aborde de façon large toutes les thématiques du système énergétique, des énergies renouvelables et de la ressource solaire. Autrement dit, on cherche à répondre au comment et quels sont les paramètres importants de cette technologie d'un point de vue ressources. On aborde également la question du « Comment on convertit la ressource lumineuse en énergie électrique ? » en étudiant, à la fois les aspects matériels des différentes technologies de panneaux onduleurs, tous les accessoires et les différentes manières de mettre en œuvre les installations. Il est aussi évoqué dans cette formation, les aspects réglementaires et l’aspect dimensionnement/simulation, dans le but d’être capable d'estimer proprement le potentiel en termes de puissance installable et le potentiel en termes de production. Autrement dit, savoir combien d'énergie on va produire sur une année, de quelle façon on va produire au cours de l'année, de manière à pouvoir évaluer l'aspect économique, qui représente un volet complet de la formation (volet évaluation économique d’un projet photovoltaïque).

On aborde, également, tout le volet environnemental afin de répondre aux questions connexes au photovoltaïque, sur l’empreinte carbone, l’impact environnemental de façon plus générale et au temps de retour énergétique.

En sommes, à toutes les questions qui ne sont pas purement de conception mais qui sont souvent associées à des questionnements de la part des clients et des maîtres d’ouvrage.

À qui s’adresse la formation ? Tu as parlé des bureaux d’études mais est-ce que ça peut être aussi pour les maîtres d’œuvre ?

Oui, bien sûr, l’objectif de formation est quand même assez dense, avec un minimum de connaissances sur les thématiques au départ. Ça peut être, aussi, l’occasion de découvrir le secteur mais moins on va avoir de bagage au départ, plus ça risque d'être difficile.

Souhaites-tu nous dire quelques mots sur ta manière pédagogique d’aborder ces formations ?

C'est des formations qui sont assez intenses car durant ces trois journées, il y a 21 heures de formation. J’essaye, donc, de rendre interactif la formation, sachant que la plupart du temps, les personnes qui s’inscrivent sont des gens qui sont déjà actifs dans ces secteurs-là. J’intègre des questionnements, des retours d'expériences, des façons de voir, de mettre en perspective les différentes thématiques à travers les parcours des personnes. Ça permet de créer un échange riche et constructif et de répondre de manière complète aux besoins de formation et informations des participants.

Peux-tu nous donner des ressources qui permettent de découvrir le sujet ?

Les deux sujets sont extrêmement fournis. Pour la géothermie, il y a un site qui s’appelle https://www.geothermies.fr/ qui est le portail d’entrée où vous avez beaucoup d’informations, de documents, de guides, de choses quand on veut former, se former, se documenter, c’est la porte d’entrée à beaucoup d’informations.

Pour le photovoltaïque, c’est https://www.photovoltaique.info/fr/ qui est le portail qui rassemble une multitude de ressources sur le photovoltaïque, qu’elles soient techniques, administratives ou réglementaires.

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