Des experts pour vous former
plongeon dans l'énergie renouvelable et locale

Découvrez la formation "Offres Locales et Circuits Courts" animée par Martin Jouët chez Enercoop. Destinée aux collectivités, sociétés d'économie mixte et citoyens engagés, cette formation explore les nouvelles opportunités énergétiques locales. Martin, avec son parcours riche en énergies renouvelables, partage son savoir-faire pour aider chacun à comprendre les enjeux et à participer activement à la transition énergétique.

Quelques définitions pour mieux comprendre :

ACI (Autoconsommation Individuelle) : L'ACI désigne la consommation par un individu ou une entité de l'énergie qu'il produit lui-même, souvent avec des panneaux solaires. Le surplus peut être revendu, stocké ou donné au réseau.

ACC (Autoconsommation Collective) : L'ACC permet à plusieurs consommateurs dans un cercle de 2 kilomètres en ville et 20km à la campagne, regroupés au sein d'une même entité juridique, de partager l'énergie produite localement par une ou plusieurs installations.

PPA (Power Purchase Agreement) : Un PPA est un contrat de long terme entre un producteur d'énergie renouvelable et une entreprise consommatrice, garantissant l'achat d'une certaine quantité d'électricité à un prix fixe dans une logique de résilience face à la fluctuation du marché.

Fourniture directe : Le fournisseur achète directement à des producteurs l’électricité qu’il revend à des consommateurs finaux. Ce qui se différencie notamment de l’achat unique de Garanties d’Origine.

Prix SPOT : Le prix spot est le prix de l'électricité sur le marché de gros à un moment donné (toutes les 30min), reflétant la valeur de l'offre et de la demande immédiates. Ces prix sont souvent volatils et peuvent varier fortement sur des périodes courtes.

Prix du marché : Le prix du marché est le coût de l'électricité sur les marchés de gros à court ou à long terme. Il englobe les prix spot et les prix des contrats à terme, reflétant l'équilibre entre l'offre et la demande sur une période donnée.

Bonjour Martin peux tu te présenter ?

Bonjour, je suis Martin Jouët, ingénieur généraliste avec une spécialisation dans les énergies renouvelables. Avant de débuter ma formation je savais que je souhaitais faire un métier dans les énergies renouvelables. J’ai commencé dès mes premiers stages à travailler dans le renouvelable, sur des projets d’autoconsommation individuelle sur des centrales biométhane en 2017.

J’ai continué avec un poste chez Générale du Solaire sur des projets de stockage d’énergie en Corse avec des logiques de pilotage complexes pour petit à petit prendre en charge d’autres sujets innovants de l’entreprise : photovoltaïque flottant, stockage sur le continent, hydrogène, agrivoltaïsme …

Puis j’ai décidé, pour des raisons de valeurs, de rejoindre Enercoop en tant que responsable innovation et également en charge de la coordination de la production en Île de France.

Quelle a été ta motivation pour travailler dans les énergies renouvelables dès le début ?

J’ai grandi en Bretagne avec l’énergie citoyenne quand j’étais jeune, ma famille a joué un rôle là-dedans. L’attrait pour les sciences et la nature, probablement issu du scoutisme, ont conforté mon choix.

Tu es passé de jouer avec la nature et le soleil, à produire de l’énergie avec, peux tu nous décrire ton activité chez Enercoop ?

J’ai une casquette responsable du développement de la production en Ile de France. Et comme dans mes précédents postes je fais de l’innovation technique avec plus de questionnements éthiques. Par ailleurs j’anime le Groupe de Travail OLECC (Offres Locales et Circuits Courts), dont l’objectif est de faire monter en compétences sur les offres et en élaborer de nouvelles.

Et justement Enercoop souhaite former à ces nouvelles offres présentes aussi chez d’autres acteurs (fourniture fléchée, contrat direct, cPPA, autoconsommation individuelle et collective). C’est complexe et difficile de s‘y retrouver, donc j’ai envie de transmettre ce que je peux sur le sujet. La formation que je propose est principalement à destination des publics suivants : société d'économie mixte, Collectivités, Consommateurs ou personne qui les accompagne et collectifs citoyen.

Tu as un rôle de formateur, à quoi correspond cette formation Offre Locales et Circuits courts ?

La première s’est tenue ce mercredi et Jeudi 12 et 13 Juin à Nantes, l’occasion de prendre les retours pour qu’elle s’améliore continuellement.

Le but c’est qu’une collectivité, un porteur de projet avec une posture de consommateur ou de producteur puisse comprendre les enjeux pour prendre du recul sur les choix qu’il a à sa disposition.

Cela représente un défi pour les collectivités qui voient des projets s’implanter sur leurs territoires, avec une faible adhésion de la part de la population. Forcément des questions se posent quant à la consommation locale et là aussi il est nécessaire d’avoir des connaissances pour traiter le sujet.

Parfois l’offre locale se résume à une subvention par un producteur aux consommateurs riverains du projet pour améliorer l’acceptabilité, est-ce souhaitable ? Quel est l’impact sur le modèle économique du projet ? Est-ce complexe juridiquement ? Est-ce que c’est conforme à la commande publique ? Est-ce que cela a un impact social et environnemental ? Ce sont des questions que l’on peut se poser pour les projets.

Dans cette formation je ne suis pas là pour vendre Enercoop, c’est plutôt un temps de réflexion et de compréhension des enjeux et des nouvelles offres (proposées par Enercoop ou pas).

Concernant ces différentes offres justement, tu peux faire un bref résumé de leurs retombées économiques (ACC, fourniture directe, CPPA) ?

Il y a plusieurs aspects à prendre en compte pour bien comprendre, le premier est la durée du risque, s’il est long terme ou court terme, c’est directement lié au prix du marché. Il y a deux ans le Mégawattheure était à plus de 100 € en prix spot, beaucoup de gens se sont lancés dans de l’ACC ou le cPPA parce que c’était rentable de ne plus être directement corrélé au prix du marché et de consommer l’électricité produite en direct. Alors qu'il y a quelques années, la quasi-totalité des projets étaient en vente totale.

Il faut savoir que quand on fait de l’autoconsommation individuelle on est sur environ 20 % à 35 % de taux de couverture sur la consommation finale. Donc quoi qu’il arrive on a besoin d’un fournisseur d’électricité pour les moments où l’installation ne produit pas.

Si les prix du marché redescendent au niveau d’il y a 5 ans ces offres ne seront plus aussi avantageuses.

Pour l’Autoconsommation Collective le consommateur n’investit pas, sauf dans des cas particuliers. L’avantage est que cela permet d’inclure plus de monde dans la démarche.

Concernant les PPA nous ne sommes pas du tout sur les mêmes ordres de grandeurs que l’ACC et l’ACI. Ce sont des contrats avec de gros consommateurs sur des projets long terme et des gros volumes d’électricité. Étant donné que le financement se fait avant le début de production du parc, ça demande une solidité financière particulière.

Il y a aussi certains fournisseurs qui lient la consommation à des parcs proches à travers une offre de fourniture. C’est-à-dire que chaque personne habitant dans une région précise, a la possibilité en souscrivant à un contrat d’électricité de soutenir des lieux de production proches de son habitation. Enercoop fait ça en Pays Catalan, vous pouvez lire l’article ici

Pour creuser sur les retombées économiques locales, voir l’étude statistique de Énergie Partagée.

Et si on essayait de vulgariser ces contrats ?

On pourrait imaginer ces contrats comme la production de légumes. Une idée qui fait suite à la BD À la Louche, de Zoé Lamotte, à lire pour mieux comprendre la transition énergétique.

On pourrait comparer l’autoconsommation individuelle à un potager dans son jardin, une manière de consommer ce que l’on produit chez soi.

Viendrait ensuite l’autoconsommation collective qui serait une AMAP avec un maraîcher local, un moyen pour chaque membre de venir et se fournir en légumes pour leur consommation personnelle.

Sur le sujet des contrats PPA, un contrat d’approvisionnement long terme en légumes directement entre un maraîcher et de la restauration collective ou de l’industrie agroalimentaire par exemple. C’est un contrat qui est le plus souvent entre deux acteurs (un producteur et un gros consommateur) et qui s’inscrit sur du long terme.

Dans cette logique là Enercoop en tant que fournisseur serait une enseigne de distribution de nourriture Bio avec un rayon fruits et légumes locaux comme Biocoop. A contrario d’autres fournisseurs d’énergie représenteraient plutôt des grandes surfaces avec un rayon bio à leur marque.

Donc il ya de vrais enjeux à produire localement de l’énergie. Tu travailles sur le sujet de l’autoconsommation depuis 2017. Quelles ont été les évolutions en 7 ans et où vois tu le sujet à l’avenir ?

Comme je le disais, l’ACC dépend des prix du marché, quand il est bas l’ACC n’est pas promue, faire de l’ACC seulement pour faire des économies ça ne peut pas marcher. Actuellement l’ACC représente 400 projets environ tandis que, l’ACI c’est environ 500 000 en France, ça dépeint bien le climat.

Les évolutions dernièrement ça a été au niveau de la réglementation, avec un élargissement du critère de proximité géographique. Les règles sont plus claires et un seuil à 10 km a été ajouté, avec une possibilité de 20 km dans un territoire rural sous réserve d’une demande de dérogation au critère de distance par la personne morale organisatrice (PMO). Cette évolution représente un tournant majeur en permettant un partage d’énergie plus étendu entre les participants.

S’il existe un vrai enjeu à produire localement, l’enjeu est aussi à former localement. Peux-tu nous rappeler comment s’articule cette formation ?

La formation s’adresse à des consommateurs (SEM, Collectivités, industriels …) et aux structures qui les accompagnent (collectifs citoyens, Energie partagée, Générateurs …). Cette formation se fait de manière territorialisée parce que le but c’est aussi que ces différents acteurs se rencontrent.

Dans le format l’objectif c’est d’avoir le plus de débat mouvant possible donc ça se fait en 2 jours en présentiel avec 4 gros temps :

• Définition des parties prenantes dans une logique de comprendre les enjeux de chacun notamment sur ces nouvelles offres
• Présentation des enjeux juridiques, sociaux et environnementaux recensés
• Détails de toutes les offres
• Études de cas avec une prise en compte des différents enjeux présentés

Bien qu’il y ait une partie information descendante la formation est plutôt construite dans l’objectif de générer des interactions et des débats entre les gens. C’est pourquoi l’étude de cas est un jeu de rôles entre les différents acteurs d’une offre locale. Ils ont comme problématique de trouver la meilleure solution des enjeux juridiques et environnementaux.

Des ressources pour creuser avant de se former ?

Vous pouvez consulter le site Énergie Partagée qui a produit un guide sur l’ACC

Un exemple de projet d’Autoconsommation Collective montrant que ça fonctionne et qui nous donne envie de plus, à lire ici !

Et évidemment un lien vers la formation pour en savoir plus !