MP2 environnement et Les reçyclades Du recyclage à l'économie solidaire

"MP2 Environnement est une structure d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE). Inscrite au cœur de l’économie solidaire, cette association propose une activité salariée à des personnes privées d’emploi et rencontrant des difficultés particulières sur le plan de l’insertion sociale et professionnelle. La personne bénéficie d’un accompagnement individualisé et personnalisé. MP2 Environnement fait partie du réseau Recylliance, composé d’entreprises françaises de l’économie sociale et solidaire, intégrant l'Insertion et le Handicap au coeur des projets, dans le domaine du déchet professionnel tant sur la collecte, le tri et le recyclage de déchets tertiaires, industriels et ménagers. Chez MP2 Environnement, 3 chantiers y sont proposés : jardin, recyclerie et ressourcerie. MP2 inclut aussi un parcours d’accompagnement pour les personnes très éloignées de l’emploi et accueillent une école ETRE, Ecole de la Transition Écologique !"

Nous avons rencontré Denis Audouin, 
Directeur de l’association.
Il a fait le choix d'alimenter
ses locaux de l'Aude chez Enercoop.
Bonne découverte !

Bonjour Denis, on se rencontre pour parler de MP2 Environnement, c'est quoi exactement ?   

MP2 Environnement est une association d’insertion professionnelle avec pour chantier support des métiers liés à l’écologique et à l'environnement. Notre premier métier est la lutte contre l'exclusion. L'environnement est un support de cette volonté de base. MP2 est une structure d'insertion par l'activité économique ! Nous accompagnons les personnes éloignées de l'emploi et dans une situation de précarité qui ont entre 20 ans et plus de 60 ans. Nous avons une recyclerie, deux ressourceries et un jardin bio. Nous avons 80 salarié-es dont 20 permanent-es et nous sommes situés à Lézignan-Corbières, entre Narbonne et Carcassonne. L'une de nos bases de développement est la loi AGEC de 2020. Une loi récente qui pose les bases de l'anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC). Elle incite à réduire les emballages plastiques, lutter contre le gaspillage, l'obsolescence programmée et favoriser le réemploi tout en garantissant davantage de transparence pour les consommateurs.

Recyclerie, ressourcerie, jardin, comment sont sectorisées vos activités ?

• La ressourcerie, est un nom déposé par le "Réseau des ressourceries" pour les institutionnels. Mais c'est plus que ça : on évite le déchet et on favorise le réemploi. La ressourcerie, c'est un magasin qui vend des biens (vêtements et textiles, objets, livres, jeux, bibelots, équipements électroménagers, mobilier, ...) qui viennent de débarras de maison et de dépôts volontaires. La ressourcerie évite les déchets et favorise le réemploi avec la revalorisation des biens. Toutefois, nous ne faisons pas suffisamment de réparation pour le moment, c'est un axe à améliorer ! 
  
• La recyclerie, s'occupe surtout des matières : trier, collecter et massifier. Chez nous, on s'occupe quasiment de toutes les matières, on travaille directement avec le recycleur et très rarement avec un revendeur. Nous sommes dans une économie circulaire et de proximité.

Pour clarifier
Pour la Ressourcerie, si on a une table dans un mauvais état, on la retravaille et ensuite, on la revend. C'est du réemploi.

Pour la Recyclerie, si cette table est trop endommagée, on récupère la matière brute (le bois).

• Le jardin La situation avec le changement climatique est complexe du coup, on se lance pour notre jardin dans l'agroforesterie ! Malheureusement, depuis le début de l'année, on n'a pas eu d'eau. On a beaucoup de sécheresse ... Mais on essaie tout de même de maintenir une agriculture. 

Peux-tu nous en dire plus sur la filiale "Les Recyclades" que vous avez créée ?

Les Recyclades, c'est différent du projet MP2 Environnement. Même si l'esprit reste le même. C'est un concept d'entreprise qui se met au service d'entreprises pour la gestion de flux des déchets. On est un prestataire de services. On travaille avec les entreprises pour créer des filières de qualité au niveau du déchet. On propose de la pédagogie et de la sensibilisation pour que l'équipe de l'entreprise soit dans une démarche adaptée et efficace pour les déchets.

La filiale "Les Recyclades" a de nombreux partenariats notamment avec ADEME, Région Occitanie, Département de l'Aude.

Nous avons différents pôles : 

• Le pôle plastique : Les Recyclades a un pôle de tri des matières thermoplastiques rigides. On recycle les barrières de Vinci Autoroutes, les poubelles. Et surtout, on a mis en place une chaîne de démantèlement pour le recyclage des fenêtres.
• Le pôle RECYFE : Pour le moment, nous travaillons surtout avec des poseurs. Nous avons mis en place une chaîne de démantèlement pour le recyclage des fenêtres. Le problème est que 70 % des fenêtres étaient enfouies. Nous, on récupère le verre, le PVC, on fait du recyclage énergétique pour le bois pour des chaudières collectives par exemple.
• Le pôle recyclage des masques : On travaille sur ce projet, car on en a marre de voir les masques traîner. Les masques sont en polypropylène, ça se recycle, on peut même en faire des pare-chocs de voitures !
• Le pôle glassine : La glassine, c'est le papier siliconé lorsque l'on retire l'autocollant. Dans l'industrie (vignoble, médical, agroalimentaire) on en utilise beaucoup. Nous, on travaille directement la matière pour eux.
• On collecte : Carton, Papier, PSE, Liège, Palettes… et tout cela en circuit court et en économie circulaire. C’est-à-dire on capte le gisement, on trie et on massifie, et la matière va directement chez l’industrielle recycleur (l’exutoire) et ça ne passe pas des acheteurs intermédiaires.

Comment avez-vous connu Enercoop et pourquoi avoir fait ce choix ?  

Je connais depuis très longtemps Enercoop. J'ai travaillé à L'Union Régionale des Scop et Scic qui crée, accompagne et fédère les coopératives d'Occitanie. Donc c'est le milieu coopératif qui m'a donné envie de devenir client chez Enercoop. Une coopérative, c'est permettre au consommateur et au citoyen de redevenir acteur de son quotidien. Enercoop, c'est de l'Économie Sociale et Solidaire et c'est de l'écologie, c'est alors évident d'aller vers Enercoop quand on est dans une structure qui se revendique sociale, solidaire et écologique. On donne de la valeur ajoutée au travail et pas sur le capital. Et nous, c'est ce que l'on fait. Je veux que les gens qui travaillent soient rémunérés, et le reste est un outil de travail. On rêve de mettre un pied dans la production d’électricité ! Sur les bâtiments, on a des choses à faire : on a un très grand bâtiment qu'il faut déjà bien rénover. Affaire à suivre donc !

Le saviez-vous ? Denis Audouin nous a aussi rejoint sur la RandoWatt de Enercoop Languedoc-Roussillon à Luc-Sur-Aude. De quoi rester en contact !

Comment voyez-vous l'avenir dans ce contexte d'accélération du changement climatique ?

On ne peut pas donner de réponse toute faite. On sait ce que l'on veut faire et ne pas faire. Mais face à la complexification du monde, l'agilité est de mise, l'adaptation est obligatoire et la réponse est multiple. Un peu comme Enercoop, on choisit une consommation responsable. Mais la réponse elle n’est pas là, elle est sur la réduction de sa consommation, elle est aussi sur la production mais multiple et adaptée à chaque territoire. Pour le transport par exemple, l'avenir en milieu rural c'est le ferroviaire et aussi des micro-centrales de méthanisation. Le tout électrique n'est pas adapté totalement en milieu rural. Chaque zone est différente, la plaine, la montagne.

Bref, la solution 
n'est pas facile.
On reprend en considération 
le territoire et les 
êtres humains qui y vivent.

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