10 ans après Fukushima,
10 bonnes raisons de soutenir un mix 100 % renouvelable
Aujourd'hui, jeudi 11 mars 2021, cela fait 10 ans qu’une catastrophe nucléaire majeure débutait au Japon à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. 10 ans plus tard, à l'occasion de cet anniversaire et de la sortie d'un rapport de l'UNSCEAR, il est temps de faire le point et de jouer cartes sur table : choisir une autre voie que le nucléaire n'est pas une aberration. Voici 10 bonnes raisons pourquoi.
Les fondements d'un mix 100 % renouvelable
1 - Cet objectif est basé sur des études concrètes. Depuis notre création, nous soutenons l'idée d'un mix 100 % renouvelable, et nous travaillons au quotidien à son développement et sa mise en place, avec une volonté non dissimulée : ne soutenir financièrement que les énergies renouvelables (ENR) et pas l'énergie nucléaire. Depuis 2005, de nouvelles études ont été publiées pour appuyer l'idée qu'un tel mix est réalisable à terme, comme celles de l'ADEME ou de RTE.
2 - Oui les énergies renouvelables et l'objectif d'un mix de production 100 % ENR participent à la lutte contre le changement climatique. Mais pas seuls. A la question "le remplacement du nucléaire par des ENR répond-il à l'urgence de la décarbonation ?", nous répondons : La lutte contre le changement climatique dépasse le choix des technologies. Elle nécessite un changement de modèle de consommation et de société et ce changement ne pourra survenir que si les citoyens en sont partie prenante. L'étude publiée par négaWatt en novembre 2020 démontre qu'il est possible d'atteindre -55 % de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030 en France, et que la France doit donc rehausser son objectif qui est aujourd'hui de -40 % d'ici à 2030, insuffisant pour limiter la hausse du réchauffement global à +1,5° d'ici 2100. Cet objectif de -40 % est également insuffisant pour respecter l'objectif de neutralité climatique (ie 0 émission nette de gaz à effet de serre) d'ici 2050 conformément à l'engagement pris dans la loi Energie Climat promulguée en novembre 2019. Cet objectif de -55 % de GES d'ici 2030 est atteignable en diminuant la production d'électricité d'origine nucléaire en passant de 400 TWh à 123 TWh en 2030, mais il implique un point important : mettre véritablement en œuvre le triptyque sobriété/efficacité/renouvelables, et, a minima, mettre en œuvre l'ensemble des propositions portées par la Convention Citoyenne pour le climat, voire d'aller au-delà.
3 - Notre mix énergétique est en constante évolution. Passée de moins de 8 % en 2011, à plus de 23 % en 2019, la part des ENR dans le mix français ne cesse d'évoluer. Le mix 100 % ENR, c'est ce que nous soutenons, mais cela ne veut pas dire que c'est faisable du jour au lendemain. C'est un long processus, qu'il faut soutenir de diverses façons. Celle que nous choisissons de mettre en avant et de développer, c'est l'implication des citoyens dans l'évolution du mix énergétique.
Choisir une transition énergétique citoyenne
4 - Prendre en compte les citoyens dans la transition énergétique. On constate aujourd’hui un grand écart de point de vue entre la communauté scientifique et les habitants des zones nucléarisées, comme le montrent ces témoignages publiés par Greenpeace. Même si le rapport de l'UNSCEAR montre que l'accident de Fukushima a fait 0 victime, il ne met pas en avant un point essentiel : ce sont les actions prises par le gouvernement japonais qui permettent ce résultat, et non pas l'absence de dangerosité du nucléaire. Les zones les plus proches de l'accident sont d'ailleurs devenues invivables par la suite. Et le point de vue des citoyens sur le nucléaire n'est pas positif.
5 - Permettre aux citoyens de reprendre le pouvoir sur leur électricité. C'est un fait : le nucléaire ne sera jamais une énergie citoyenne. Alors que de plus en plus de citoyens s'impliquent dans des projets de production d'électricité renouvelable, vous ne verrez jamais des coopératives de production d'énergie nucléaire. Ces projets citoyens permettent aux membres de reprendre le pouvoir sur leur électricité lors de sa production, comme l'explique Energie Partagée.
6 - Mieux comprendre la production pour mieux appréhender la consommation et la faire baisser. Les clients et sociétaires de coopératives, par exemple en France (selon un calcul réalisé en 2019 sur la base des profils moyens publiés par l'opérateur Enedis) ou en Belgique, sont plus à même de réduire leurs consommations d'électricité en prenant part au projet de leur fournisseur.
Les engagements de notre réseau de coopératives pour une transition énergétique citoyenne juste
7 - Soutenir un modèle de société juste et soutenable. Nous aspirons à un autre modèle, juste et soutenable. Notre vision : une société dans laquelle chacun.e peut accéder à une énergie 100 % renouvelable ; un modèle sobre en énergie, local, organisé dans le cadre d'une gouvernance partagée, transparente et démocratique.
8 - Mettre en place des contrats directs avec des producteurs. Nous sommes le seul fournisseur à s'approvisionner directement et à 100 % directement auprès de producteurs d'énergies renouvelables. Nous faisons l’effort additionnel de signer des contrats en direct avec des producteurs d’énergie renouvelable. Résultat ? Votre facture soutient davantage les renouvelables que chez de nombreux concurrents.
9 - Soutenir un circuit court de l'énergie. Notre volonté est de pérenniser un circuit court de l’énergie, en permettant aux clients d’Enercoop d’utiliser leur facture et ainsi de rendre durable les filières d’énergie renouvelable existantes, et tout particulièrement les petits producteurs. Du producteur au consommateur, un lien direct se crée.
Sortir des dogmes et comprendre la nécessité d'évoluer
10 - Les 5 principes à retenir pour comprendre un mix 100 % ENR
Il ne s'agit pas là de retourner vivre à l'ère de la bougie et de mourir de froid tous les hivers, bien au contraire. Évoluer vers un mix 100 % renouvelable implique de multiples aspects, qui sont présents au cœur de notre action depuis 15 ans.
- Tout d'abord, un mix énergétique renouvelable implique plusieurs sources d'énergie, et notamment des sources pilotables comme l'hydroélectrique. Nous travaillons à diversifier notre mix et à le rapprocher au plus près de la consommation de nos clients.
- Nous devons sevrer notre addiction au tout électrique. C'est un réflexe qui coûte cher, et qui demande de plus en plus de production électrique, alors qu'il est impératif de les réduire.
- Produire au plus local, pour mieux répondre aux besoins locaux, favoriser les retombées économiques locales et mieux comprendre les besoins de flexibilité des ENR.
- Nous avons un devoir de sobriété énergétique : nous devons impérativement réduire nos consommations, sans pour autant réduire notre confort.
- Nous avons un devoir de solidarité énergétique : aider les plus précaires énergétiquement, créer de la solidarité entre les territoires pour ne pas aller vers une production locale "égoïste".