Quel est le lien entre les watts et les tomates ?
La réponse peut vous surprendre !
C'est bon, nous avons votre attention ? Certes, ce titre est racoleur et bien loin de notre ton habituel. Et pourtant nous l'avons choisi exprès pour vous plonger dans un sujet encore trop peu connu du marché de l'électricité. Et pour vous en parler nous avons choisi d'utiliser des tomates. Accrochez-vous, il y en a des vertes et des pas mûres !
Commençons tout d'abord par une question simple : si nous vous vendions une tomate pleine de pesticides portant une étiquette "bio", cela vous choquerait-il ? La plupart des personnes à qui nous avons posé cette question de vive voix ont répondu "oui". Si ce petit tour de passe-passe sur les étiquettes se déroulait ailleurs, seriez-vous également choqué ? À vous de nous le dire. Car dans le cas de certaines offres d'électricité verte, la pratique est monnaie courante - mais pas chez Enercoop !
Le marché de l'électricité français permet de choisir entre une myriade d'offres, dont un très grand nombre d'offres dites "100 % électricité verte". Certaines proposent réellement du 100 % renouvelable, mais d'autres déguisent leurs achats d'électricité. Cela est possible grâce à un système d'étiquettes spécifiques à ce marché : les Garanties d'Origine (les GO). Comment ? En France, les fournisseurs d'électricité ont notamment le droit d'acheter de l'électricité d'origine nucléaire d'un côté (via le mécanisme de l’ARENH*) et des GO, garantissant que cette électricité vient de sources renouvelables, de l'autre. Sauf que les GO en question n'ont pas vraiment de lien avec l'électricité achetée. Ainsi, certains fournisseurs vendent ces offres comme des offres d'électricité dites “vertes” mais qui financent en fait de l'électricité issue de nucléaire, et des GO qui peuvent venir de n'importe où en Europe.
L'ARENH*, la voie royale ?
*L'ARENH, c'est l'acronyme qui désigne l'Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique, un système qui permet aux fournisseurs dits alternatifs d'acheter une partie de la production nucléaire d'EDF. Et cet achat est transformé, grâce à l'étiquette des GO, en une offre d'électricité verte. Contraire à l’intention même des vraies offres vertes, qui est de soutenir le développement des énergies renouvelables, cette pratique peu médiatisée doit être portée à la connaissance des consommateurs.
Le label VertVolt, lancé le 22 octobre dernier par l'Agence de la transition écologique (l'Ademe**), vise à mettre en lumière l'impact des offres d'électricité verte dans l'hexagone : est-ce que votre offre est engagée ou très engagée ? Soutient-elle une transition énergétique locale et bénéfique aux territoires ou bien sponsorise-t-elle un système d'étiquettes un peu trompeur sans retombées économiques utiles ? La pastille sans nucléaire permet d'identifier les acteurs qui n'ont pas choisi de souscrire au système de l'ARENH. Et pour l'instant, Enercoop est le seul à l'avoir obtenue ! Et cela grâce à notre système de contrats directs, où nous achetons conjointement de l'électricité à nos producteurs et les GO associées. C'est la traçabilité financière qui garantit à nos clients que leurs factures ne finissent pas dans les poches d'actionnaires anonymes, et qu'elles sont bien investies directement dans des moyens de production d'énergie renouvelable et, autant que possible, dans des projets citoyens avec des retombées locales.
Et quel est le problème ?
Pour plusieurs raisons, la superposition des garanties d’origine à de l’électricité achetée au tarif de l’ARENH est une tromperie à dénoncer.
- C’est un manque de transparence criant vis-à-vis des consommateurs
- Cela ouvre la porte à des offres d’électricité verte low cost, qui ne soutiennent pas la transition énergétique
- Cela réduit la rémunération des producteurs d’énergie renouvelable
- Cela ne soutient pas le développement de nouveaux moyens de production
Alors Watts et tomates : peut-on enfin savoir le lien ?
Lorsqu'il est question de "faire transition", nous estimons que le combat est le même, que l'on parle d'électricité ou d'alimentation. Nombreux et nombreuses d'entre nous ont opéré un changement il y a déjà quelques années dans le domaine de l'alimentation, et il n'est pas toujours simple de s'y retrouver. La situation semble identique sur le marché de l'électricité, et cela conduit à un même constat : il faut de la transparence et de la traçabilité. On le fait pour les tomates, alors pourquoi pas pour les watts ? Pour l'électricité, avec un seul réseau commun à toutes et tous, la traçabilité la plus sûre reste la traçabilité financière, à travers des contrats directs.
Pour en savoir plus
- sur le label VertVolt
- sur le niveau du label obtenu par notre offre d'électricité pour les particuliers.
**anciennement l'Agence de la maîtrise de l'énergie et de l'environnement, L'Ademe a été rebaptisée "Agence de la transition écologique". Il s'agit de l'agence étatique sur les questions environnementales