Sobriété numérique : 11 principes
pour une consommation (plus) responsable
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Les usages numériques font partie intégrante de notre quotidien. Amélioration des échanges, meilleur partage de l’information, communication instantanée : autant de pratiques qui s’invitent dans notre vie et notre travail… Autant de bénéfices qui ne sont pourtant pas neutres pour la planète.
Le numérique en France, c'est :
- 10 % de la consommation électrique nationale (51TWh)*,
- 4,4 % de l'empreinte carbone française,
- 20 millions de tonnes de déchets par an,
- 62,5 millions de tonnes de ressources utilisées par an.
*L'usage du numérique est globalisé. Pour comprendre son poids écologique, le mesurer localement n'est pas utile. En comptant l'utilisation des centres de données à l'étranger utilisés par les habitant⋅es français⋅es, on monte à 65TWh.
La majorité de l'impact du numérique découle de la phase de production des équipements. En effet, construire un ordinateur, un smartphone ou un serveur est responsable de 78 % de son impact environnemental. L'effort le plus significatif à faire est donc de garder ses équipements aussi longtemps que possible, comme le permet la coopérative Commown qui propose des appareils plus réparables et plus durables en location et sans option d’achat. Ce modèle garantit leur intérêt à prolonger la vie de ces appareils le plus longtemps possible.
Il ne faut pas pour autant négliger le poids que peuvent avoir les usages que nous faisons de nos équipements numériques. En effet, des appareils éteints consomment moins d'électricité (voire pas du tout s’ils sont débranchés) et des appareils peu sollicités survivent plus longtemps.
Aussi, la dynamique de croissance du volume de données échangées et stockées oblige à produire toujours plus d'infrastructures réseaux et data centers. Si regarder une vidéo en streaming a un impact énergétique direct minime, regarder de plus en plus de vidéos a un effet indirect sur l'impact global du numérique. Inversement, chercher à minimiser les données stockées en ligne allège le poids qui pèse sur les infrastructures.
Nous pouvons donc agir à notre échelle sur ces différents leviers, et en adoptant plus généralement une attitude numérique sobre. La sobriété numérique est une démarche qui vise à réduire l'impact environnemental du numérique. La sobriété numérique est un exercice quotidien qui nous appartient à tous·tes : car la meilleure énergie est celle que nous n’utilisons pas.
1. Règle des 3U
Est-ce Utile ? Est-ce Utilisable ? Est-ce Utilisé ? En se posant régulièrement ces trois questions, vous réduirez considérablement votre empreinte numérique.
Sur son ordinateur :
2. Évitez l’IA générative, en particulier pour des choses simples comme des recherches, des recettes, etc. Ces outils nécessitent d’importantes ressources pour fonctionner. Avant d’y recourir, demandons-nous si l’IA est réellement nécessaire ou si une recherche classique, une discussion avec des proches ou une autre approche plus sobre peut suffire.
3. Débranchez le chargeur de son ordinateur portable quand la charge est terminée. Un chargeur, même à vide, peut consommer. Il est possible de mettre tous ses équipements de bureaux sur une multiprise (cf ci-après).
4. Limitez le nombre de programmes ou d'onglets web ouverts simultanément et inutilisés. Inutilisés, mais ouverts = de la consommation supplémentaire !
Gestion de sa messagerie :
5. Pour libérer de l'espace sur votre serveur de mail, vous pouvez :
- vider votre corbeille,
- trier vos mails envoyés,
- supprimer les mails indésirables et les pièces jointes,
- transférer vos archives dans vos dossiers locaux sur votre ordinateur directement.
6. Les pièces jointes pèsent sur le stockage de votre serveur de messagerie. Ainsi, il convient de privilégier les liens vers les fichiers plutôt que d'insérer les documents en fichiers joints des mails (d'autant plus quand c'est envoyé à de multiples destinataires).
À son bureau et en télétravail :
7. Afin de limiter les équipements en veille, branchez l’ensemble de vos équipements à une multiprise. Et veillez à l’éteindre multiprise à la fin de sa journée pour limiter les consommations inutiles d’appareils branchés mais non utilisés.
8. Privilégiez les conférences téléphoniques à la visioconférence quand l'image n'est pas nécessaire ou n'est pas utilisée dans une réunion. Une conférence téléphonique sollicite moins d’infrastructures que les visioconférences. Moins de sollicitations = moins de consommation.
9. Privilégiez la mise en veille plutôt que le simple verrouillage de votre ordinateur lors d'une longue pause comme la pause déjeuner, cela consomme moins d'énergie.
Si vous utilisez un système de stockage virtuel (type Clood) :
10. Régulièrement, supprimez les documents qui ne sont plus utilisés.
11. Synchronisez uniquement les dossiers dont vous avez l'utilité. Chaque stockage et consultation de données sur un espace impose des allers-retours entre utilisateurs, utilisatrices et serveurs. Cela est extrêmement énergivore. De plus, synchroniser moins de dossiers veut aussi dire qu'il y aura moins d'écritures sur le disque dur, ce qui augmente sa durée de vie.
Bonne sobriété !
Pour aller plus loin personnellement :
- Guide Greenpeace
- La blog de Telecoop, l’opérateur téléphonique spécialiste de la sobriété qui accompagne à réduire son usage des données
- La Bwatt à Outils d'Enercoop ;)