15 ans d'Enercoop : 15 arguments pour défendre Enercoop entre la dinde et la bûche de Noël
Les fêtes de fin d'année sont souvent le lieu de nombreux débats, et la transition énergétique citoyenne d'Enercoop s'invite parfois à la table le temps d'une conversation. A l'occasion de nos 15 ans, et pour clore en beauté cette 15eme année pour notre réseau de coopératives, nous vous livrons le guide ultime pour parler d'Enercoop en toute sérénité avec vos proches.
1. "C'est plus cher, trop nul !"
C'est un aspect dont on ne se cache pas : notre offre d'électricité est 15 à 20 % plus chère que le reste du marché (en moyenne). Derrière ce prix, nous tentons de rémunérer de façon plus juste les producteurs d'énergie, à travers un prix stable d'achat de leur électricité. Dans une logique s'approchant du commerce équitable, Enercoop innove activement dans ses offres d'achat pour se rapprocher des coûts de production.
Nous permettons également à celles et ceux qui le souhaitent de réduire leurs factures à travers notre programme d'économies d'énergie depuis le départ. Nos tarifs sont d'ailleurs assez stables depuis 15 ans, contrairement aux tarifs réglementés de vente, qui augmentent régulièrement. Enfin, le lien entre alimentation bio et électricité 100 % renouvelable n'est pas si farfelu : mieux consommer veut parfois dire une petite hausse, mais un gain en termes de qualité et d'environnement.
2. "L'énergie la plus propre, c'est le nucléaire"
Chez Enercoop, en lien avec le scénario Négawatt, nous pensons qu'il est possible d'arriver à une société bas-carbone avec 100 % de renouvelables.
Souvent, les fervents soutiens du nucléaire argumentent que le cycle de vie complet des énergies renouvelable est plus important que la production d'électricité nucléaire. Pourtant, le cycle de vie de l'énergie atomique n'est pas anodin non plus, et ça n'est pas son seul défaut. Les centrales nucléaires produisent des déchets radioactifs dont la durée de vie peut dépasser le millénaire. L’impact des radiations sur l’environnement proche, sur la santé des hommes et la nature est scientifiquement avéré. Et c’est sans parler des risques de catastrophes nucléaires, à l’image de Tchernobyl ou plus récemment de Fukushima. Ajoutons-y le fait qu'aucune centrale nucléaire n'a été construite en France depuis plusieurs décennies et que les retards et problèmes se sont accumulés pour le futur EPR.
3. "Ils achètent de l'électricité nucléaire"
C'est faux. Enercoop ne souscrit pas au dispositif de l'ARENH (Accès régulé au nucléaire historique) et achète de l'électricité exclusivement à des producteurs français et locaux d'énergie renouvelable, répartis dans toute la France.*
4. "Ils ont des actionnaires eux aussi, pas la peine de faire semblant"
Ici encore, cette affirmation est purement et simplement fausse. Nous n'avons pas d'actionnaire mais bien plus de 50 000 sociétaires pour notre réseau de 11 coopératives. Concrètement, cela veut dire qu'Enercoop ne rémunère pas des illustres inconnus, mais permet à tout.e.s celles et ceux qui le souhaitent de rejoindre le projet et y participer en prenant une part de capital. Et le concept est simple : 1 personne = 1 voix.
5. "Nan mais c'est pas une ONG c'est une entreprise, le but est de faire des sous"
En étant une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif), nous sommes bien une entreprise à but lucratif, mais à lucrativité limitée ! La moitié de nos bénéfices sont reversés dans la transition énergétique citoyenne (nouveaux projets de production, soutien aux producteurs, etc) et le reste sert au bon fonctionnement de la coopérative. Cette lucrativité limitée n'est pas un frein pour Enercoop, qui s'implique tous les jours dans un écosystème militant et engagé, pour évoluer vers une société plus durable.
6. "De toutes façons ils ne peuvent pas fournir de l'électricité vraiment verte, impossible !"
C'est une discussion très récurrente, qui est souvent liée à la question "comment être sûr que mon électricité dans ma prise est bien 100 % renouvelable ?" A moins d'être en autoconsommation, vous n'avez pas de garantie que ce sont des électrons verts qui alimentent vos appareils. En effet, le réseau d'électricité unique en France ne permet pas d'avoir un câble spécial pour les électrons verts. Quand vous souscrivez à notre offre 100 % renouvelable, vous êtes garantis que votre facture va directement à des producteurs d'électricité verte, et qu'elle agit directement pour la transition énergétique. Et nous vous garantissons que nos producteurs sont tous en France, produisant à partir d'une source renouvelable (éolien, solaire, biomasse et hydraulique), et qu'ils sont plus de 330 aujourd'hui !
7. "C'est trop compliqué, j'ai pas le temps de m'occuper de la paperasse"
Pour passer chez Enercoop, rien de plus simple. Il suffit d'aller sur notre espace de souscription, muni.e de votre dernière facture d'électricité et en 5 minutes le tour est joué. Pas de paperasse, nous nous chargeons de prévenir votre ancien fournisseur que vous changez, et pas de coupure sur votre compteur !
8. "Je reste chez EDF parce que s'il y a un problème avec mon compteur ils peuvent intervenir directement"
Il est important de faire la différence entre les opérateurs qui s'occupent du réseau et les fournisseurs d'électricité. Les opérateurs s'occupent des infrastructures alors que les fournisseurs s'occupent de vous fournir le service. Ainsi, un problème avec votre compteur sera réglé par Enedis, quel que soit votre fournisseur, sans exception.
9. "Si tout le monde passe chez vous en même temps il n'y aura pas assez d'énergie renouvelable pour tout le monde et gros bug en perspective"
Et c'est vrai que jusqu'à présent, nous avions une stratégie destinée à avoir le plus de clients possibles. Désormais, nous avançons plus subtilement, et nos perspectives d'approvisionnement sont des appuis pour les commerciaux. A terme, le seul moyen pour que nous puissions accueillir tout le monde, c'est bien que la France soit à 100 % renouvelable. Et c'est pour ça que nous lançons un grand chantier pour accompagner des projets à sortir de terre. Nous oeuvrons chaque jour pour avancer vers cette réalité, et nous savons qu'il reste encore un long chemin à parcourir.
10. "Et comment vous faites la nuit ou quand y a pas de soleil ?"
Nous vous mettons au défi de trouver et prouver qu'il y a eu une seule nuit sans vent par temps de sécheresse extrême. Car le concept d'unmix énergétique, c'est bien d'avoir des énergies complémentaires, qui peuvent se relayer dans la production. Néanmoins, il nous semble quand même avoir entendu dire que le déploiement des EnR en France se faisait avec une stratégie de foisonnement assez intelligente. En effet, avec des centrales hydroélectriques, du solaire et de l'éolien à différents endroits, il est plus simple de s'assurer d'avoir une production plutôt constante tout au long de l'année. Autrement dit, quand il y a peu de vent dans le sud, il y en a certainement dans le nord. Et tout ça s'équilibre à la fois à l'échelle de la journée, et à l'échelle de l'année. D'ailleurs, le gestionnaire de réseau estime qu'il est possible de monter la part des énergies renouvelable dans le mix énergétique global français à 40 % avant de devoir s'adapter de manière plus intense.
11. "On ne va quand même pas revenir à la lampe à huile pour satisfaire les écolos amish"
Peut être une des phrases les plus célèbres de 2020 (et vu le contexte actuel, c'est dire), qui mérite une petite mise au point. Le concept de la transition énergétique s'appuie sur 3 points : sortir des énergies fossiles et développer un mix décarboné basé sur les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique (améliorer l'efficacité de notre consommation d'énergie) et la sobriété énergétique (diminuer notre consommation d'énergie globale). L'argument préféré des opposants de la transition énergétique, c'est de dire que ce triptyque va forcément nous ramener à l'âge de pierre, ce qui est un fervent mensonge. Car le but premier de ces 3 objectifs, c'est surtout de supprimer les dépenses inutiles, et ainsi les productions superflues. Nos modes de vies doivent s'adapter, mais sans pour autant revenir au moyen âge. Pour aboutir à des sociétés plus justes, plus durables et plus désirables, il faut que la sobriété transcende le seul domaine énergétique. Alors il faut repenser le progrès, non plus comme une course effrénée à la consommation, mais plutôt comme une amélioration des systèmes existants
12. "On ne sait pas recycler les panneaux photovoltaïques ni les éoliennes"
Cette légende a déjà plusieurs dizaines d'années et date des débuts des énergies renouvelables. Aujourd'hui les filières sont très bien formées et les moyens de productions savent être pris en compte et recyclés en fin de vie.
13. "Nan mais l'éolien, ça tue des oiseaux ! (et des vaches, c'est tonton qui le dit !)"
L'éolien tue moins d'oiseaux que les chats, et ce n'est pas nous qui le disons. Quant aux vaches, il s'agit pour l'instant d'une légende qui n'est ni confirmée ni démentie.
14. "Je peux pas, ma femme est pas d'accord"
Laissez-la lire cet article, ou mieux encore : ne lui laissez pas la totalité de la charge mentale et des décisions du foyer. Devenez vous aussi acteur de la transition énergétique citoyenne !
15. "De toute façon la société va s'effondrer si on fait confiance à des hippies"
Même si certain.e.s d'entre nous ne prennent pas l'appellation "hippies" comme une insulte, il faut reconnaître que le modèle décentralisé d'Enercoop, qui souhaite remettre la transition énergétique entre les mains des citoyens et relocaliser la production d'énergie, est loin d'être un rêve de "hippies" mais bien un modèle qui a du potentiel pour les territoires. Car au delà de sensibiliser les populations locales aux enjeux d'énergie, de leur montrer ce que veut dire exactement produire de l'énergie, et ainsi les sensibiliser à une consommation plus responsable et plus raisonnée, l'implantation locale de moyens de production permet des retombées locales directes : emploi, retombées économiques, valorisation de ressources locales et création de lien social. Et si l'on extrapole et pense à la notion d'effondrement, la production locale d'énergie sera d'autant plus importante pour permettre la résilience des sociétés.
Si après autant d'arguments, vous sentez que ce n'est pas encore ça autour de la table, vous pouvez toujours leur dire de venir nous poser des questions en direct. Bon courage et bonnes fêtes à vous !