La Communauté de communes Cœur de Savoie accueille deux parcs solaires
Notre coopérative développe de nouveaux moyens de production, en coopération avec les territoires. Pour Cœur de Savoie, un parc solaire flottant est installé et mis en service et un grand parc au sol est en développement. Béatrice Santais, Présidente de la Communauté de communes, nous livre son engagement et celui de sa collectivité pour faire rayonner l'écologie.
Pouvez-vous vous présenter : votre rôle et vos engagements ?
Je suis Présidente de la Communauté de communes Cœur de Savoie depuis 2014, ainsi que Maire de Montmélian depuis 2008, dont je suis native . J’ai également été députée de 2012 à 2017, avec un rôle, entre autres, de Vice-Présidente de la Commission spéciale pour l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte.
Je m’intéresse aux questions énergétiques depuis longtemps, d’ailleurs Montmélian a installé ses premiers panneaux en 1983. Je suis rentrée dans la municipalité en 2001 en souhaitant que l’histoire continue !
Pouvez-vous présenter votre collectivité et son rôle dans la transition ?
Montmélian est labelisée Cit’Ergie en 2007, label de l’ADEME, pour sa politique climat-air-énergie ambitieuse. À date, la ville en est à sa 5e labellisation et la Communauté de communes Cœur de Savoie a reçu sa 2e labellisation. Nous sommes sur une belle trajectoire de politique de transition écologique.
Cœur de Savoie est récente, elle a été créée en 2014 et s’est beaucoup construite autour du sujet de transition écologique, c’est un sujet fédérateur qui nous a rassemblé·es !
Dans quel cadre avez-vous rencontré Enercoop AURA ?
Le premier contact, c’est lorsque la ville de Montmélian a choisi de se fournir chez Enercoop pendant plusieurs années. Ce qui m’a permis, dans le cadre de mon mandat à la Ville, de mieux connaître votre coopérative et son champ d’actions.
Puis est venu le sujet de la centrale flottante. HeliosLite, qui a conçu cette nouvelle génération de flotteurs, et Enercoop Auvergne-Rhône-Alpes ont souhaité installer un prototype sur une zone d’eau du Parc d’Activités Économiques Alpespace.
Dans les mêmes temps, l’Appel à Manifestation d’Intérêt pour le projet Alp’cœur énergie, une centrale photovoltaïque au sol de 5ha, est remporté par la Société d’Economie Mixte Locale (SEML) Énerg’Isère et Enercoop AURA, accompagnés de la SEML Savoie EnR, de la SEML Syan’EnR et de la SCIC Le Solaret.
Enercoop Auvergne-Rhône-Alpes est un acteur majeur quand on s’intéresse à ces sujets là pour trouver une électricité verte d’abord, et locale !
Pourquoi avoir choisi notre coopérative ?
Enercoop, avec sa démarche et philosophie, fait sens pour nous.
Montmélian est dans le domaine de l’énergie solaire depuis 1983, nos élu·es se fédèrent autour de cela. L’idée est d’élargir le cercle tout le temps, afin que les citoyen·nes se sentent concerné·es. Enercoop tient ce rôle différenciant par rapport à d’autres acteurs privés : d’informer et de former !
Pouvez-vous rappeler le contexte du projet du parc solaire flottant et son intérêt ?
Nous sommes un territoire qui va de l’avant, un territoire qui autorise les entreprises à venir nous trouver. Pour être innovant il faut être attractif pour elles. Donc le premier contact est là.
Depuis le début des années 80, notre « petite » collectivité permet l’expérimentation car nous sommes à la bonne échelle, le processus de décision est simple. On teste et l’on se rend compte si les choses fonctionnent ou pas. Ça nous fait progresser !
Je ne sais pas si ce parc photovoltaïque flottant fonctionnera, mais HeliosLite, grâce à sa nouvelle génération de flotteurs permet de réduire l’impact de l’installation sur la surface, c’était donc une technologie à essayer ! Cela permettra d’enrichir le savoir sur le sujet. Si l’avenir du PV flottant est prometteur, il faut le faire dans les meilleures conditions. C’est ce que nous essayons de faire autant que possible.
Pour l’historique du projet : en 2021 le bureau a accepté et validé l’espace aquatique quai Lavoisier car peu impactant sur le paysage. Nous avons consulté et associé l’association de pêche qui a ses accès sur ce plan d’eau. Pour la suite, HeliosLite a trouvé ARaymond pour le développement industriel des flotteurs. Puis en 2023 c’est la délibération, pour qu’en 2024 le bail se signe. Nous voilà partis pour 30 ans !
Pour nous, faire de l’électricité en dehors du nucléaire est une bonne nouvelle. La production d’électricité renouvelable décentralisée est à notre mesure, nous pouvons ainsi tester et avancer.
Pouvez-vous nous raconter comment vous faites vivre vos objectifs de transition énergétique auprès des habitant·es ?
Nous sommes une Communauté de communes qui continue d’innover dans les énergies renouvelables, elles et ils sont plutôt fier·es de la collectivité qui montre qu’elle innove !
Nos concitoyen·es bénéficient positivement de toutes ces actions impulsées par le cadre du Plan Climat Air Énergie Territorial. Nos objectifs sont calculés en termes de potentiel et l’on a fait un schéma de développement des EnR pour localiser ces potentiels et favoriser la réalisation de projets. Sur le solaire photovoltaïque, la Communauté de communes Cœur de Savoie rentre dans ses objectifs de production avec un potentiel de production très important 160 GWh ce qui en fait la première filière d’EnR électrique et la seconde derrière le bois énergie (577 GWh).
Nous pouvons compter sur la centrale villageoise Le Solaret qui permet aux collectivités et aux entreprises d’installer du PV en toiture sans frais pour le propriétaire de la toiture.
Nous avons largement progressé sur les équipements de toitures individuelles et nous devons poursuivre puisque pour tenir nos objectifs, la moitié des toitures devront être recouvertes de panneaux PV en 2030 ! Nous avons un long chemin à faire encore sur les bâtiments agricoles, commerciaux.
Pour revenir au PCAET, les échéances sont en 2030, nous souhaitons montrer que c’est faisable et transmettre tout cela aux élu·es de 2026. Nous agissons avec la conviction que chacun·e doit faire sa part et les collectivités doivent donner l’exemple. C’est ce que nous faisons aux côtés d’Enercoop Auvergne-Rhône-Alpes, nous faisons notre part dans l’intérêt collectif.
Ce sont ensuite des exemples que l’on peut raconter à nos populations. Sur la rénovation thermique d’une école, on peut démontrer ce que l’on économise, on accompagne ainsi nos habitant·es dans la rénovation de leurs logements.
Tout cela participe à ce que la réflexion évolue, nous avons besoin de ces échanges en direct, car ce n’est ni une affaire de spécialiste ni une affaire des plus grands hommes d’état. Localement on peut agir ! Et cela donne des élans. Là où nous n’étions que 7 collectivités sur ce label de transition écologique en 2007, nous sommes maintenant près de 800. Au TEPOS (Territoires à Énergies Positives) pareil, nous sommes aujourd’hui nombreu·x·ses grâce aux élu·es technicien·nes, des élu·es engagé·es, et aux populations touchées qui réfléchissent ensemble.