Quand on parle d’énergies renouvelables (EnR), un certain nombre d’idées reçues ont (toujours) la peau dure. Cet été, Enercoop vous propose de vous pencher sur ces idées reçues et de les démystifier - ou les débunker ! Aujourd’hui, regardons 1 nouvelle idée reçue qui en contient plusieurs : 1/ L’éolien est une catastrophe totale pour les paysages, la biodiversité, la santé humaine et animale.
Les éoliennes sont une catastrophe totale : installées de manière anarchique, elles nuisent aux paysages, à la biodiversité, à la santé humaine et animale. Les opposants à l’éolien sont nombreux, et surtout influents. Ils véhiculent une idée reçue à tiroir sur l’éolien qui est répétée de toute part. Est-elle justifiée ? Débunkons.
A - Protection des paysages
- Commençons par le début de cette idée reçue. Le développement des éoliennes n’est pas anarchique : il est soumis à un cadre juridique contraignant. Les projets sont soumis au Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune où ils sont implantés ; les sites classés pour leur paysage ou leur intérêt naturel (2 700 sites) ne peuvent accueillir d’éoliennes ; les autres sites protégés (4 000 sites) ne pourront en accueillir qu’après un avis de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites.
- Si un projet éolien voit le jour aux abords des monuments historiques - et il y en a plus de 45 000 en France ! - il est indispensable d’obtenir l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France.
- Selon une étude de négaWatt, pour atteindre un mix 100 % EnR, il faudrait quelques 19 000 éoliennes terrestres. A titre de comparaison, il y en a aujourd’hui environ 8000 en France et 30 000 en Allemagne.
Bien loin de l’image anarchique véhiculée, chaque projet éolien doit respecter la législation en vigueur et passer de nombreux tests avant de pouvoir voir le jour.
B- Biodiversité
Chaque activité humaine a un impact sur la biodiversité : le tourisme, la randonnée, le vélo, la production d’énergie, l’industrie, etc. L’installation d’éolienne ne déroge pas à cette règle. Mais qu’en est-il du réel impact des éoliennes sur la biodiversité ?
- Pour limiter cet impact, des études doivent obligatoirement être menées en amont l’implantation de parcs éoliens. Ainsi, ils ne pourront jamais être situés sur les principaux couloirs de migration des oiseaux, ni dans les territoires de nidification d’espèces protégées. Il existe aussi des systèmes d’effarouchement des oiseaux ou de bridage pour protéger les chauves-souris.
- Les éoliennes en mer n’ont pas d’impact négatif à long terme sur les fonds marins, comme constaté en Belgique sur des parcs en fonctionnement depuis plus d’une décennie. Les fondations de certaines éoliennes offshore pourraient même devenir des réservoirs à biodiversité.
- La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) estime qu’une éolienne peut causer la mort de 0,3 à 18 oiseaux chaque année. En comparaison, une étude a estimé la mortalité des oiseaux aux Pays-Bas à 163 à 217 décès par an par kilomètre de ligne électrique à haute tension. Fait encore plus surprenant : les éoliennes sont moins meurtrières pour les oiseaux que nos chats !
C- Nuisances sonores
- Le bruit des éoliennes est une réalité : au niveau du rotor, il est de 100 décibels, au pied de l’éolienne, 55 décibels, et à 500 mètres, 35 décibels. A titre de comparaison, le bruit perçu à 500 mètres d’une voie rapide est de 55 décibels.
- Pour prévenir ces nuisances, les éoliennes sont implantées à une distance minimale de 500m des habitations, qui peut être rehaussée par le préfet avant délivrance de l’autorisation d’implantation.
Tout comme l’impact sur la biodiversité de toutes les activités humaines, l’impact sonore est réel, mais réglementé.
D - Effets sur la santé humaine et animale
- Certains détracteurs des éoliennes mettent en garde contre les effets négatifs des éoliennes sur le bétail. Or, d’après l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (ANSES), aucun lien n’a pu être établi entre la mauvaise santé du bétail et la présence d’éoliennes. Ce cas ne concerne que 2 élevages en Europe.
- De la même manière, les infrasons, des ondes inaudibles provoqueraient le “syndrome des éoliennes” : nausées, maux de tête, vomissements… Plusieurs études (Anses, gouvernement finlandais) échouent à établir le moindre lien entre ces sons à basse fréquence et des problèmes de santé humaine. Une étude néo-zélandaise a même mis en avant un effet “nocebo”, le contraire de l’effet placebo : les riverains indisposés par les éoliennes sont ceux qui étaient persuadés qu’elles étaient nocives !
Tous ces arguments opposés aux éoliennes démontrent la nécessité de les installer avec précaution, dans le respect de la réglementation, et surtout en concertation avec les populations. Le développement des EnR citoyennes, qu’encourage Enercoop, aide à éviter de nombreux désagréments en associant les citoyens à la production d’énergie.